Comment le sport peut-il aider à réduire le risque de cancer et améliorer la qualité de vie pendant les traitements ?
Comment le sport peut-il aider à réduire le risque de cancer et améliorer la qualité de vie pendant les traitements ?

Activité physique et prévention du cancer : un lien prouvé par la science

De nombreuses études scientifiques ont mis en lumière les bienfaits du sport sur la santé, en particulier dans la prévention de nombreux types de cancer. L’activité physique régulière agit sur plusieurs facteurs biologiques impliqués dans la formation et le développement des cellules cancéreuses.

Les experts de l’Institut national du cancer (INCa) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine pour les adultes. Ce niveau d’exercice permettrait de réduire significativement les risques de développer certains cancers, en particulier :

  • le cancer du sein
  • le cancer du côlon
  • le cancer de l’endomètre
  • le cancer du poumon (dans une moindre mesure)

La prévention par l’activité physique repose sur des mécanismes physiologiques complexes. Elle agit notamment sur la régulation hormonale, la réduction de l’inflammation chronique, l’amélioration de la sensibilité à l’insuline et le contrôle du poids corporel, des facteurs tous associés à l’augmentation du risque carcinogène.

Les effets du sport sur les mécanismes biologiques impliqués dans le cancer

Le lien entre sport et réduction du risque de cancer s’explique par les modifications biologiques induites par une activité physique régulière. Ces effets sont à la fois directs et indirects :

  • Réduction de l’inflammation : le sport diminue les niveaux de cytokines pro-inflammatoires, responsables de l’inflammation chronique, terrain propice au développement tumoral.
  • Régulation hormonale : en particulier pour les cancers hormonodépendants comme le cancer du sein ou le cancer de la prostate. Le sport contribue à abaisser les taux d’œstrogènes circulants après la ménopause, une hormone dont l’excès peut favoriser certaines tumeurs.
  • Renforcement du système immunitaire : l’exercice physique stimule certaines cellules immunitaires, telles que les lymphocytes NK (« natural killers »), fortement impliquées dans la détection et la destruction des cellules cancéreuses.
  • Contrôle du poids corporel : l’obésité est un facteur de risque avéré dans de multiples cancers. Le sport, combiné à une alimentation équilibrée, permet de maintenir un indice de masse corporelle (IMC) santé.

Ces effets protecteurs se manifestent quelle que soit l’intensité de l’activité. Toutefois, pour des bénéfices optimaux, il est recommandé d’associer des exercices d’endurance (marche, vélo, natation) et de renforcement musculaire.

Sport et qualité de vie pendant les traitements contre le cancer

Outre la prévention, l’exercice physique joue un rôle essentiel chez les personnes atteintes de cancer, pendant et après les traitements. Plusieurs études cliniques ont validé les effets bénéfiques du sport pour améliorer la qualité de vie durant une chimiothérapie, une radiothérapie ou une hormonothérapie.

L’activité physique adaptée (APA), encadrée par un professionnel formé, est désormais recommandée comme thérapeutique non médicamenteuse dans les parcours de soins pour les patients atteints de cancer. Elle aide à mieux supporter les traitements et à limiter certains effets secondaires :

  • Diminution de la fatigue chronique liée au cancer
  • Meilleure gestion du stress et des troubles anxieux
  • Réduction des douleurs articulaires et musculaires
  • Amélioration du sommeil
  • Préservation des capacités cardiorespiratoires
  • Lutte contre la fonte musculaire (sarcopénie)

L’intégration du sport au protocole de traitement permet également de diminuer le risque de récidive pour certains cancers, comme cela a été démontré pour le cancer du sein ou le cancer colorectal. C’est un outil complémentaire, puissant, au service de la résilience et du rétablissement.

L’importance de l’activité physique adaptée (APA) chez les patients atteints de cancer

Le sport ne doit pas être pratiqué au hasard, surtout pendant un traitement oncologique. Chaque patient a des besoins, des limites et un état de santé spécifique. C’est pourquoi l’activité physique adaptée (APA) est essentielle.

L’APA consiste à proposer une activité physique sécurisée, personnalisée, tenant compte du type de cancer, du stade de la maladie, des traitements en cours et des éventuels effets secondaires. Elle est encadrée par des professionnels spécialisés, tels que les enseignants en APA, les kinésithérapeutes ou encore les éducateurs médico-sportifs.

Les programmes d’APA peuvent se dérouler :

  • À l’hôpital, dans le cadre d’un service oncologique
  • En centre spécialisé en rééducation ou en soins de support
  • Domiciliairement, avec un accompagnement à distance ou en présentiel
  • Dans des structures associatives ou sportives formées à l’accompagnement des patients oncologiques

La prescription de sport sur ordonnance, instaurée par la loi de santé publique en France depuis 2016, permet également aux médecins de prescrire une activité physique adaptée au patient dans le cadre du traitement de maladies chroniques, dont le cancer.

Quel type de sport choisir pour prévenir le cancer et accompagner les traitements ?

Pour être efficace, l’activité physique doit être pratiquée régulièrement, mais aussi adaptée aux capacités et aux préférences de chacun. Il n’existe pas un sport unique pour prévenir ou accompagner le cancer, mais plusieurs formes d’exercices bénéfiques :

  • La marche rapide : simple, accessible à tous, elle améliore l’endurance, stimule le métabolisme et réduit le stress.
  • Le vélo : en extérieur ou sur vélo d’appartement, il permet de maintenir un bon niveau cardiovasculaire sans impact excessif sur les articulations.
  • La natation et l’aquagym : particulièrement indiquées en cas de douleurs musculaires ou après une chirurgie (comme une mastectomie).
  • Le yoga : bénéfique pour réguler la respiration, améliorer la souplesse et réduire l’anxiété.
  • Le renforcement musculaire doux : pour prévenir la fonte musculaire et améliorer la posture.

L’intensité de l’exercice doit être progressive, surtout pour les patients en cours de traitement. L’essentiel est de bouger régulièrement, dans le plaisir et sans douleur.

Intégrer le sport dans son quotidien : une stratégie durable

Adopter un mode de vie actif est une stratégie durable pour préserver sa santé globale tout au long de la vie. Et cela ne signifie pas forcément aller en salle de sport chaque jour. Il s’agit avant tout de limiter la sédentarité.

Quelques gestes simples peuvent faire une réelle différence :

  • Prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur
  • Marcher ou faire du vélo pour les déplacements de proximité
  • Se lever et s’étirer régulièrement lorsqu’on travaille assis
  • Organiser des activités de loisir en mouvement (rando, danse, jardinage)

Ces petits changements, intégrés de manière progressive, permettent d’atteindre les recommandations en matière d’activité physique tout en améliorant le bien-être mental et physique.

En résumé, le sport est bien plus qu’un complément de traitement ou une mesure de prévention. C’est un outil thérapeutique reconnu, capable de transformer positivement le parcours de nombreux patients atteints de cancer. En intégrant l’activité physique à la routine quotidienne, chacun peut agir activement sur sa santé et sa qualité de vie.

By Anne